Les premières femmes hautes-fonctionnaires du ministère de l'Intérieur
Beaucoup d'entre elles sont membres du conseil d'administration de Femmes de l'Intérieur, adhérentes ou nous accompagnent depuis notre création.
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1947 : premières femmes
à l’ENA, Yvette Chassagne et deux autres élèves. La préfectorale leur reste interdite pour plus de vingt ans
encore.
1974 : première
sous-préfète, Florence Hugodot
1977 : premières commissaires : Simone Jean-Baptiste-Kargaravat, Christine Diebolt, Hélène Desgardins, Elisabeth Abbal
1978 : première
officière des sapeurs-pompiers, Sylvie Roques
1980 : première cheffe
de circonscription de sécurité publique, Martine Chieze-Nauté
1981 : première
préfète, Yvette Chassagne
1985 : première
commissaire principale, Janine Brun
1987 : première
officière de gendarmerie, Isabelle Guion de Méritens
1990 : première cheffe
de corps des sapeurs-pompiers, Marie-Ange Parère
1991 : premières
commissaires divisionnaires, Martine Monteil et Danielle Thiery
1996 : première préfète
de région, Bernadette Malgorn
1999 : première
contrôleuse générale de la police, Mireille Balestrazzi
2002 : première
directrice des services actifs de la police, Martine Monteil, directrice de la police judiciaire de la préfecture de police de
Paris
2004 : première
directrice centrale de la police judiciaire, Martine Monteil
2006 : première
secrétaire générale du ministère, Bernadette Malgorn ;
première colonelle de gendarmerie, Isabelle Guion de Méritens ;
premières inspectrices générales de la police nationale, Geneviève Bourdin
et Hélène Martini
2010 : première femme
directrice de l’une des Écoles de l’Intérieur, Hélène Martini à l’École nationale supérieure de la
police
2012 : première
directrice de l’inspection générale de la police nationale (IGPN), Marie-France Monéger-Guyomarc’h ; première femme présidente
du comité exécutif de l'organisation INTERPOL, Mireille Balestrazzi
2013 : première
générale de brigade dans la gendarmerie, Isabelle Guion de Méritens
MIREILLE BALLESTRAZZI, PREMIERE DIRECTRICE CENTRALE DE LA POLICE JUDICIAIRE, PREMIERE FEMME A LA TETE D'INTERPOL
Mireille Ballestrazzi, 59 ans, a été nommée mercredi 11 décembre, en conseil des ministres, directrice centrale de la police judiciaire, pour une prise de fonction au 1er janvier 2014.
Commissaire à vingt ans, alors que le concours venait juste de s’ouvrir aux femmes, en 1975, elle a successivement combattu le banditisme en Aquitaine, en Corse, la délinquance économique et financière. Elle dirige l’Office central pour la répression des vols d’oeuvres et objets d’arts, retrouvant jusqu’au Japon des tableaux de Corot, en Corse des Monet… C’est une spécialiste de la police judiciaire.
Elle est la seconde femme à diriger la prestigieuse PJ, illustrée, il y a un siècle, par les Brigades du Tigre. La première fut Martine Monteil (2004-2008).
Cette pionnière est aussi la patronne, élue, d'Interpol, première femme à ce poste.
Elle a publié en 1999 Madame la commissaire, aux éditions Presse de la cité (1999).
Mireille Ballestrazzi dans les médias :
Revue Civique de décembre 2012
Le Parisien, 16 décembre 2013, « La femme aux cinq mille flics »
YVETTE CHASSAGNE, PREMIERE CHEZ LES ENARQUES, PREMIERE PREFETE
Née en 1922, Yvette Chassagne, rédactrice auxilliaire à la préfecture de Bordeaux entre 1943 et 1944, s’engage dans la Résistance, prévient des juifs avant des rafles. Elle a témoigné à ce titre au procès de Maurice Papon en 1998.
En 1947, elle est l’une des toutes premières femmes reçues à l’ENA, avec deux autres. Sortie administratrice civile à la Défense, elle opte ensuite pour le ministère des finances, direction des assurances. Première sous-directrice de ce qui deviendra Bercy, première conseillère-maître à la cour des comptes, première préfète de France en 1981. Présidente ensuite de l’Union des assurances de Paris (UAP), déléguée à la sécurité routière (1989), conseillère de Gilbert Trigano, PDG du Club Méditerranée.
Non contente de bousculer l’image d’une préfectorale jusque-là totalement masculine au niveau des préfets, elle utilise sa double expérience administrative et du secteur privé pour écrire, en 1988, Fonctionnaire et patron, les préjugés renversés (chez Lattès).
Elle achève sa carrière par un engagement politique, et décède conseillère municipale à Narbonne en 2007, à 85 ans.
Yvette Chassagne dans les médias :
ISABELLE GUION DE MERITENS, PREMIERE OFFICIERE ET COLONELLE DE GENDARMERIE,
présidente de Femmes de l'Intérieur
Isabelle Guion de Méritens, née en 1962 à Pau, formée à Saint-Cyr, est à plusieurs titres la première femme nommée dans des corps et sur des postes de responsabilité de la gendarmerie.
Première à intégrer le corps des officiers en 1987 après sa réussite à l’entrée du concours d’officier de Melun, première colonelle en 2006, première générale de brigade en juillet 2013.
Elle a occupé des fonctions de responsabilité en gendarmerie mobile, en gendarmerie départementale, au sein du commandement des écoles de la gendarmerie, en administration centrale et dans un corps d'inspection interarmées.
Elle est officier d’état major, à l’inspection des armées, commandant en second et chef d’état major de l’école de gendarmerie de Chaumont.
Elle a commandé le groupement de gendarmerie des Yvelines, puis, depuis septembre 2012, la gendarmerie maritime.
Titulaire d'une licence en droit public, (1988) d'une maîtrise d'histoire, d'un diplôme d'études supérieures de défense, elle a suivi la promotion 2001-2002 du collège interarmées de défense (aujourd’hui École de guerre) et fut auditrice de l'INHES et du CHEMI. Elle est présidente de Femmes de l'Intérieur depuis 2018.
FLORENCE HUGODOT, PREMIERE SOUS-PREFETE
Première sous-préfète en France, elle dit qu’elle a vécu “des quatre côtés de la barre”, puisqu’elle fut ensuite magistrate au tribunal administratif, puis avocate… et, pendant 25 ans, l’épouse d’un élu, le président de la Région Alsace, Adrien Zeller.
Une première femme dans la préfectorale, c’était un événement national dans les années 70, qui fit l’actualité des journaux télévisés, comme en garde la mémoire une vidéo de l’INA.
Florence Hugodot a débuté à Ribeauvillé de 1976 à 1978, en Alsace donc, avec laquelle elle n’avait alors aucun lien. Après quelques années d’expérience au ministère de l’intérieur, l’a quitté pour la magistrature, le barreau. A l’ensemble de ses expériences professionnelles diversifiées, elle ajoute un talent de plume. Son dernier ouvrage : Alsacienne de l’intérieur paru au Verger Éditeur en octobre 2013.
Florence Hugodot dans les médias :
BERNADETTE MALGORN, PREMIERE PREFETE DE REGION, PREMIERE SECRETAIRE GENERALE DU MINISTERE DE
L’INTERIEUR
Après l’ENA, qu’elle intègre en 1973, Bernadette Malgorn début sa carrière en tant que directrice de cabinet de Préfet.
Elle rejoint ensuite la Cour des Comptes des Communautés Européennes, puis est nommée au poste de secrétaire générale pour les affaires régionales de Lorraine. Après avoir été directrice adjointe du
cabinet du ministre des affaires sociales et de l’emploi, en 1986, où elle prépare de nombreux projets de loi comme la réforme de l’apprentissage ou celui sur l’emploi des travailleurs handicapés.
Elle devient préfète du Tarn-et-Garonne en 1991, puis rejoint Philippe Séguin, élu président de l’Assemblée nationale, pour diriger son cabinet. Elle devient en 1996, la première femme préfète de
Région en devenant préfète de Lorraine, puis de Bretagne en 2002.
En 2006, elle devient la première femme secrétaire générale du ministère de l’Intérieur, durant trois ans. Elle est, depuis 2009, magistrate à la Cour des
Comptes.
HELENE MARTINI, PREMIERE INSPECTRICE GENERALE DE LA POLICE NATIONALE, PREMIERE DIRECTRICE DE L'ENSP, membre du groupe régionalisation de Femmes de l'Intérieur
Hélène Martini est depuis juillet 2010 directrice de l'École nationale supérieure de la police (ENSP) de Saint-Cyr-au-Mont-d'Or, première femme nommée à ce poste. Elle préside l’Association des Écoles de police européennes. Et cette année 2014, le réseau des Écoles de service public, dont la présidence est tournante. Elle s’intéresse très tôt à la formation, l’un des fils rouges de sa carrière.
Après une maîtrise de droit public, Hélène Martini fut l’une des toutes premières à intégrer l'École nationale supérieure
de la police (ENSP), dès que le concours est ouvert aux femmes, en 1975. Elle débute dans le domaine de la sécurité publique et de l'international (1978-1990), est nommée commissaire divisionnaire
(1992), puis inspectrice générale. Elle dirige ainsi l’ordre public à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), chef de circonscription à Chennevières.
Chef de la division de la coopération technique au service de coopération technique internationale de police (SCTIP) en
1990, elle participe aux missions dans les pays qui s’ouvrent aux échanges : Chine, Jordanie, Pays de l’Est). Elle représente la police nationale française dans les ambassades à Yaoundé
(Cameroun) pour former en police judiciaire des commissaires et officiers, à Washington (Etats-Unis), à Rome (Italie). Elle devient expert auprès du fonds des Nations Unies pour la lutte contre la
drogue (1991), dirige le centre national d’études et de formation de Gif-sur-Yvette, puis devient pour trois ans conseillère technique au secrétariat général du conseil de sécurité intérieure de
l’Élysée. Auditrice de l’IHESI et de l’IHEDN.
Elle est adhérente de Femmes d'Intérieur et y est active depuis les tous débuts !
MARIE-FRANCE MONEGER-GUYOMARC'H, PREMIERE CHEFFE DE L'IGPN, ancienne présidente de l'association Femmes de l'Intérieur
Directrice, cheffe de l’inspection générale de la police nationale, Marie-France Monéger-Guyomarc’h y réalise, depuis sa nomination le 19 septembre 2012, la synthèse de son expertise professionnelle articulée autour de trois pôles majeurs : l’audit, les enquêtes judiciaires et la gestion des ressources humaines.
Chevalier des palmes académiques (2014), officier de l’Ordre national du mérite (2010), chevalier de l’Ordre de la légion d’honneur (2005) et médaillée d’honneur de la police nationale (1998), elle intègre à 21 ans, en qualité d’élève commissaire de police, l’école nationale supérieure de la police.
Elle fait le choix de l’investigation à sa sortie d’école et prend la tête du groupe de répression du banditisme DCPJ/Strasbourg. Elle se consacrera pendant les dix années suivantes à approfondir les ressorts de l’âme humaine, en même temps que la maîtrise des techniques de police judiciaire. Elle passera ainsi de la répression du banditisme à celle des stupéfiants.
Sa nomination en 1996 au grande de commissaire divisionnaire marque l’ouverture de son investissement sur un champ nouveau d’expertise : la formation initiale et continue, le recrutement et la gestion des ressources humaines, en assumant notamment la responsabilité de la gestion du corps des commissaires de police (75).
2003 ouvre sur sa nomination au grade de contrôleur général. A ce titre, elle occupera respectivement les postes de conseiller technique auprès du directeur général de la police nationale et de directrice adjointe à la formation de la police nationale.
Nommée inspectrice générale de la police nationale en 2010, Marie-France Monéger-Guyomarc’h a assumé en parralèle de la direction de l’IGPN, la présidence de l’association Femmes de l’Intérieur.
MARTINE MONTEIL, PREMIERE COMMISSAIRE DIVISIONNAIRE, PREMIERE FEMME CHEFFE DE LA BRIGADE DE REPRESSION DU PROXENETISME, PUIS DU BANDITISME, PREMIERE FEMME A LA TETE DE LA DIRECTION CENTRALE DE LA PJ
Martine Monteil commence sa carrière dans la police en 1976, lorsqu’elle intègre l’Ecole nationale supérieur de la police, juste un après son ouverture aux femmes. Elle en sortira major de sa promotion et deviendra l’une des premières femmes commissaires. Cheffe de section, commissaire centrale, elle prend en 1989 la tête de la brigade de répression du proxénétisme.
En 1994, elle devient cheffe de la brigade de répression du banditisme, puis de la brigade criminelle en 1996. Elle est la première femme à occuper ces deux postes.
Au cours de sa carrière, elle a mené à bien de nombreuses enquêtes médiatisées (démantèlement du réseau de Madame Claude, l’attentat du RERB en 1996, affaires des tueurs en série Mamadou Traoré et Guy Georges).
Elle quitte le terrain dans les années 2000 et devient sous-directrice des ressources humaines et de la logistique à la Direction de la police judiciaire de Paris, puis directrice régionale de la police judiciaire de la Préfecture de police avant de prendre la tête de la direction centrale de la Police judiciaire en 2004. Elle est la première femme à occuper cette fonction, faisant d’elle la numéro 2 de l’institution policière française.