La marche des femmes vers l'égalité

La longue marche des femmes. Des citoyennes aux suffragistes, 1789-1920.

Editions Phoebus, 2008

Annelise Carbonnier, Jean Michel Lecat, Michel Toulet, Phébus


Deux hommes et une femme ont pris la plume pour retracer cette période particulière, qui va de l’espoir, vite déçu, des citoyennes durant la Révolution, à l’échec de leurs revendications politiques au lendemain de la Première Guerre mondiale. Cent trente années de lutte avec des avancées et des reculs pour l’accès aux droits civils et politiques. L’ouvrage vaut aussi par des chapitres consacrés à la condition féminine dans toutes les classes sociales, et des portraits de militantes connues ou méconnues. Les illustrations sont très précieuses et diverses : presse, photographies, gravures, cartes postales…
 
Le chapitre IV, en particulier, « 1871-1914, l’évolution de la condition féminine, évoque, outre le « suffragisme » des débuts de la IIIe République, les multiples métiers qu’occupaient les femmes, leurs révoltes, leurs grèves même… Femmes de la mer, femmes de la campagne, femmes des ateliers et des usines, syndicalisme et mouvements sociaux (contre l’emploi des femmes, ou au contraire, de leur part pour revendiquer un salaire égal), l’essor de l’enseignement féminin. Enfin, l’administration publique.
 
Pour cette dernière, les Postes s’ouvrent avec les standardistes, les préposées aux mandats. Pas de femmes devant la clientèle : trop fragiles, trop nerveuses ! Suivent les emplois de dactylographes : les femmes grâce à la finesse de leurs doigts remplacent avantageusement, et elles coûtent bien moins cher, les ronds-de-cuir dont se moquait Balzac. Arrivent les institutrices : dès 1911, elles sont plus nombreuses que les « hussards de la République ». Les infirmières prennent la suite des congrégations religieuses accueillant les malades dans les hôpitaux. On les appelle des « saintes laïques ». Dans le commerce, les « demoiselles de magasin » accueillent les clientes. Quelques métiers d’hommes s’ouvrent : cocher (on les appelle « les cochettes »), taxis, banques, assurances pour les bas échelons.

 

Auteure de cette notice d'ouvrage : M.-H. Dumeste

Femmes et Révolution française

Combats de femmes 1789-1799. La Révolution exclut les citoyennes, sous la direction d’Evelyne Morin-Rotureau, Éditions Autrement, 2003.

Les femmes sous la Révolution : elles envahissent les rues, créent des clubs, assistent aux assemblées, revendiquent aux côtés des hommes le suffrage universel et le divorce, se mettent sous les armes pour repousser l’ennemi. Portraits des tricoteuses, d’Olympe de Gouges, de Théroigne de Méricourt, de Mme Roland… et de leur échec collectif.

 

Elles montèrent nombreuses à l’échafaud, mais se virent aussi écartées des votes et de l’éligibilité, interdites à partir de 1793 de s’attrouper à plus de cinq, de créer des clubs ou même d’entrer dans ceux des hommes… avant que la chappe de plomb ne retombe plus lourdement encore avec le Code civil napoléonien… ce collectif sous la direction d’Evelyne Morin-Rotureau, par une série d’articles de chercheurs et chercheuses, permet de comprendre cette période clé.

 

 

Auteure de cette notice d'ouvrage : M.-H. Dumeste.

Les femmes dans la Grande Guerre

En l'honneur des célébrations du centenaire de la Grande Guerre de 1914-1918, Femmes de l’Intérieur consacre un dossier spécial sur la place – centrale – occupée par les femmes dans ces années tragiques.

 

Si avant 1914, 8 millions des 20 millions de femmes travaillent déjà, la mobilisation des soldats et la pénurie de main d’œuvre dans de nombreux secteurs d’activité entraînent une participation massive des femmes à l’effort de guerre, que nous vous proposons de découvrir en images et textes.

 

Si durant la guerre la part relative des femmes au sein de la population active augmentera de 38 % à 46%,  si elles se manifestèrent tant par leur efficacité que par leurs grèves, la sortie du conflit n’entérinera malheureusement pas ces avancées : les femmes seront renvoyées des secteurs de l'économie nouvellement investis et resteront privées de droits politiques, notamment après le rejet par le Sénat du projet Dussaussoy proposant « d’accorder aux femmes le droit de vote dans les élections aux conseils municipaux, aux conseils d'arrondissement et aux conseils généraux ».

Une exposition au ministère de l'intérieur à l'occasion de la journée du patrimoine de septembre 2014

Les visiteurs venus à Beauvau découvrir nos locaux ont pu consulter les panneaux de l'exposition réalisée par la DICOM sur l'Intérieur dans la Grande Guerre. L'une des pages se consacre à la mobilisation des femmes au service de la population et de l'armée, dans les métiers d'hommes et même des métiers de l'Intérieur (dont les pompières de Toulouse), sans oublier la figure, mythique, des belles espionnes au service de l'ennemi, recherchées par la police. Voir l'exposition en ligne.

Du rêve du retour au rêve du vote...

Carte postale envoyée de Toulon en 1915. Collection M.-H. Dumeste.

 

 

 

 

 

 

Les femmes restées à l'arrière rêvaient, bien sûr, du retour des soldats, en général... Elles espéraient aussi que leurs efforts depuis plus d'un siècle, depuis la Révolution, pour obtenir le droit d'être pleinement citoyennes seraient enfin couronnés de succès. Le président Wilson n'a-t-il pas déclaré, dans la joie de la victoire des alliés, "sans les femmes, la guerre n'aurait pu être gagnée" ? Peine perdue.

 

Le gouvernement provisoire allemand donne les droits politiques aux femmes dès le 12 novembre 1918, et sur 310 candidates au Reichstag, 41 sont élues peu après.En Grande-Bretagne, une loi de mars 1918 ouvre le suffrage aux femmes de plus de trente ans (c'est vingt-et-un pour les hommes). En 1919, c'est le tour des Tchécoslovaques, des Suédoises, des femmes des Pays-Bas et du Luxembourg. En 1920, des Américaines, et (mais uniquement pour les municipales), des Belges.

J. Siegried, page du journal Lectures pour tous du 15 juin 1919. Collection M.-H. Dumeste.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En France, il faudra attendre encore 24. Le vote favorable des députés est cassé par le refus des sénateurs en 1922. Epouses, veuves et filles rentrent au foyer. Et ce, malgré les revendications de nombreuses organisations féministes, dont la plus importante à l'époque est le Conseil national des femmes françaises. Dirigé de 1912 à 1922 par Julie Siegfried, le CNFF est fort de presque 100 000 membres en 1914.

Pour en savoir plus...

- Franck et Michèle Jouve, La Vraie histoire des Françaises, Chronique éditions, 2013

- Evelyne Morin-Rotureau, Françaises en guerre. 14-18, collectif, Autrement, 2013

- Jean-Jacques Schneider, Nicole Mangin : Une Lorraine au coeur de la Grande Guerre - L'unique femme médecin de l'armée française (1914-1918), 2011

- Le blog des femmes en uniforme

 

Femmes et Résistance 

Femmes de l’ombre, film de Jean-Paul Salomé, 2008

 

L’intérêt de ce film, outre d’être récent et joué par d’excellentes actrices, est de mettre la lumière sur la participation des femmes à la Résistance. Il se déroule au printemps 1944, à la veille du débarquement. Inspiré de la vie de Lisa Villameur, il rapporte l’aventure d’une résistante française employée au service du SOE (service secret de renseignement et de sabotage britannique).

Femmes de l’Intérieur aime beaucoup aussi, bien sûr, l’affiche, si proche de notre logo.

 

Des femmes en Résistance, 1939-1945. Texte et photographies de Marie Rameau. Préface Claire Andrieu

 

"C'est un mélange d'In Memoriam et de carnet de voyage, un album de souvenirs croisés qui mêlent des récits de résistantes et des notes de rencontre de l'auteure avec celles-ci, observations
et conversations consignées qui sont autant d'étapes d'un périple qui n'aurait pas de raison de s'arrêter.» Claire Andrieu
Trente témoignages de femmes qui, pour des raisons politiques ou tout simplement parce qu'elles ne supportaient pas de voir leur pays occupé, ont choisi de résister.
Trente photographies qui parlent aujourd'hui d'aventures humaines du temps jadis.

Parmi elles, une femme de l'Intérieur.

 

 

 

 

 

 

 

Les Combattantes de l'Ombre. Histoire des femmes dans la Résistance, par Margaret Collins Weitz, Albin Michel, 1997.

 

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