L’une des Femmes de l’Intérieur a choisi pour vous, parmi toutes les femmes d’excellence, un florilège d’une dizaine de talents du XXe siècle : sciences, littérature, aviation, chimiste et résistante, pilote de chasse et cosmonaute, avocate… volontairement hors les métiers de la sécurité ! Ces pionnières furent souvent les premières françaises à accéder à un métier, ou bien à entrer dans l’une des institutions jusque-là non mixte. Un choix forcément personnel, non exhaustif, une liste de modèles possibles pour des petites et grandes filles…
Marie CURIE (1867 - 1934), une chimiste au Panthéon
Née à Varsovie, Marie CURIE est physicienne et chimiste polonaise, naturalisée française. Avec son époux, Pierre, elle reçoit une moitié du prix Nobel de physique en 1903 pour ses recherches sur les radiations. En 1911, elle est la première femme à obtenir le prix Nobel de chimie pour ses travaux sur le polonium et le radium. Elle devient la première femme en France directrice d'un laboratoire universitaire dans lequel elle favorise la candidature de femmes chercheuses ou étudiantes (de 1906 à 1934, elle en accueille 45).
Simone VEIL (1927 - ), magistrate et ministre
Rescapée de la Shoa, elle entre dans la magistrature où elle occupe un poste de haut fonctionnaire dans l'administration pénitentiaire au ministère de la justice. En 1970, elle devient secrétaire générale du Conseil supérieur de la magistrature. Elle est nommée ministre de la santé en 1974. Elle fait notamment adopter la "loi Veil" en 1975 qui dépénalise le recours par une femme à l'IVG. De 1979 à 1982, elle est la 1ère femme à présider le Parlement européen. Reconnaissance de son action publique, elle est élue parmi les "Immortels" à l'Académie française en 2008.
Jeanne BOHEC (1919 - 2010), la « plastiqueuse à bicyclette »
Le 18 juin 1940, alors qu'elle n'a pas entendu l'appel du Général de Gaulle, Jeanne BOHEC part en Angleterre depuis Brest où elle travaillait comme chimiste dans une poudrerie. Une fois à Londres, elle s'engage dans les Forces françaises libres. Elle travaille d'abord comme secrétaire puis chimiste dans un laboratoire de recherches sur la fabrication d'explosifs. Elle entre au BCRA (1er service de renseignement français) où elle suit la formation d'instructeur sabotage. En février 1944, elle est parachutée en France et devient la "plastiqueuse à bicyclette" (titre de son autobiographie), elle instruit à domicile une équipe de saboteurs. A la fin de la guerre, elle termine ses études et devient professeur de mathématiques dans un lycée du 18ème arrondissement à Paris. Elle devient maire-adjoint de ce même arrondissement. Officier de la légion d'honneur et commandeur de l'ordre national du Mérite.
Suzanne BOREL (1904 - 1995), la première diplomate
Connue avant son mariage en 1946 avec Georges Bidault sous le nom de Suzy Borel, elle est la 1ère diplomate française professionnelle. Titulaire d'une licence de philosophie de la Sorbonne, diplômée de chinois de l'Ecole nationale des langues orientales, Suzanne BOREL est la première femme nommée attachée d'ambassade en 1930. Sa nomination provoque un recours de l'Association des agents du ministère des Affaires étrangères devant le Conseil d'Etat, la règlementation ne prévoyant pas la possibilité de nommer des femmes en poste hors de la centrale. Pendant la guerre, elle appartient à divers réseaux de résistance.
Geneviève de GALARD (1925 - ), infirmière à Diên Biên Phû
A sa demande, Geneviève de Galard, infirmière de profession, est affectée en Indochine en mai 1953 au coeur de la guerre qui oppose les forces françaises à celles du Viêt Minh. Stationnée à Hanoï, elle opère des évacuations sanitaires par avion et participe à partir de 1954 aux évacuations de la bataille de Diên Biên Phû. Elle se porte volontaire pour servir comme infirmière dans l'hôpital de campagne de Diên Biên Phû où elle est la seule femme dans le camp. Lorsque les troupes françaises cessent le combat dans la cuvette de Diên Biên Phû, elle refusera toute coopération avec le Viêt Minh, n'hésitant pas à cacher des médicaments pour sauver les soldats français. En 1954, le président Eisenhower lui attribue la médaille de la liberté. Grand officier de l'ordre national du Mérite en 2008 et Grand officier de la Légion d'Honneur en 2010.
http://www.arenes.fr/spip.php?article242
Caroline AIGLE (1974 - 2007), la polytechnicienne pilote de chasse
Ancienne élève de du lycée militaire de Saint Cyr, du Prytanée national militaire de la Flèche, de l'Ecole polytechnique, Caroline AIGLE décide de servir durant ses études à l'X dans l'Armée de l'air. Elle devient la 1ère femme pilote de chasse en 1999 à être affectée au sein d'un escadron de combat de l'Armée de l'air. Championne de triathlon, elle décède à 32 ans d'une foudroyante maladie.
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Claudie HAIGNERE (1957 - ), la cosmonaute de la Cité des étoiles
Médecin rhumatologue spécialiste en médecine aéronautique, Claudie HAIGNERE est surtout connue pour avoir été la 1ère femme française à aller dans l'espace en 1996 à bord de la station orbitale russe Mir dans le cadre de la mission franco-russe CASSIOPEE. Elle a participé à plusieurs missions franco-russes. En 1998, elle rejoint la Cité des étoiles comme astronaute suppléante pour une nouvelle mission franco-russe. Elle est actuellement présidente du Palais de la découverte et de la Cité des sciences et de l'industrie, « Universcience » dont le but est la diffusion de la culture scientifique et technique au grand public. Elle totalise à ce jour un peu plus de 25 jours dans l'espace.
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Jacqueline de ROMILLY (1913 – 2010), la deuxième immortelle
Philosophe, écrivaine, professeure et helléniste française, Jacqueline de Romilly est la 1ère femme professeur au Collègue de France, elle est connue sur le plan international pour ses travaux sur la civilisation et la langue de la Grèce antique. En 1989, elle devient la deuxième femme, après Marguerite Yourcenar, à entrer à l’Académie française.
Jeanne CHAUVIN (1862 – 1926), l’avocate qui fit changer la loi
Seconde femme française à obtenir une licence de droit en 1890, Jeanne CHAUVIN est la 1ère femme à soutenir son doctorat en 1892, qu’elle consacre aux professions accessibles aux femmes. En 1897, elle se présente à la Cour d’appel de Paris pour prêter serment d’avocat. Elle essuie un refus au motif que la loi n’autorise pas les femmes à exercer la profession d’avocat. Elle devra attendre 3 ans, à la suite de pressions féministes pour qu’une loi permette aux femmes d'accéder pleinement au barreau avec accès à la plaidoirie. Elle prête serment en 1900 et devient la 1ère avocate de France à plaider en 1907. Elle exercera peu, se consacrant à l’enseignement du droit dans les lycées de jeunes filles les incitant à investir les carrières judiciaires.
Maryse BASTIE (1898 – 1952), l’aviatrice féministe et résistante
Maryse Bastie est la première aviatrice française à décrocher de nombreux palmarès, en établissant en 1928 le premier record féminin de distance de vol, en 1929, le record international de durée de vol féminin. En 1931, elle s’envole du Bourget et rallie Iurino en Russie établissant un nouveau record de distance en ligne droite, lui valant d’être chevalier de la Légion d’honneur. Dès 1934, elle s’engage dans le combat féministe et devient militante pour le vote des françaises. Durant la seconde guerre mondiale, sous couvert de ses activités au sein de la Croix Rouge, elle recueille des renseignements sur l’occupant allemand. En 1947, elle est promue au grade de commandeur dans l’ordre de la Légion d’honneur « pour titre de guerre exceptionnels et faits de résistance ».