Notre traditionnel dîner-débat annuel s'est déroulé le 28 mars 2018 à l'Hôtel de Beauvau en présence de Madame Jacqueline Gourault, Ministre auprès du Ministre d'Etat, Ministre de l'Intérieur.
Cette année, nos adhérentes ont eu l'occasion d'assister à une table ronde sur le thème de "la gestion des ressources humaines, levier de l'égalité".
Nous remercions encore nos intervenantes : Mme Nathalie Colin, Mme Véronique Préaux-Cobti, Mme Bénédicte Ravanche, M. François Rebeix ainsi que Mme Isabelle Wackenheim !
Merci également à Frédéric de Lanouvelle, porte parole du ministère, qui a animé le débat.
Marie-France Monéger-Guyomarc’h, présidente de Femmes de l’Intérieur, a rencontré le mardi 20 mars 2018 Monsieur le Ministre d’État, Ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb. Elle était accompagnée d’Isabelle Guion de Méritens et d’Anne Badonnel, vice-présidentes de l’association.
La présidente et les vice-présidentes ont pu lui présenter Femmes de l’Intérieur,ses objectifs et ses actions, et ont pu lui faire part des attentes et des propositions de l’association.
Elles ont notamment appelé l’attention du ministre sur l’absence de bilan de la loi Sauvadet et du protocole d’accord sur l’égalité de 2014, thématique sur laquelle le ministère de l’intérieur était alors leader.
L’association a souhaité connaître les priorités du ministre en termes d’égalité et ce qu’il entend mettre en œuvre.
Ellea pu émettre à ce sujet quelques propositions :
- maintenirr le sujet de l’égalité dans l’actualité du ministère, au travers notamment des démarches de labellisation en cours ;
- réaliser une évaluation des actions entreprises par le ministère de l’intérieur en faveur des femmes ;
- mettre en place une politique d’accompagnement des femmes vers des postes de responsabilité : bilan de compétences, parcours de formation personnalisé, coaching, etc ;
- poursuivre la mise en place de viviers permettant de repérer les femmes à fort potentiel ;
- insérer dans la feuille de route des managers du ministère un axe relatif à l’égalité professionnelle femmes / hommes.
L’association a appelé l’attention du ministre sur l’importance d’une gestion des ressources humaines prospective et dynamique. Ce thème fera l’objet du dîner-débat annuel du 28 mars prochain pour lequel le ministre a renouvelé son soutien et confirmé sa présence.
Le film Numéro Une met en lumière la difficile accession des femmes aux postes les plus stratégiques.
« Le fil conducteur de ma carrière professionnelle, c’est être utile aux autres »
En quoi consiste votre travail au quotidien ?
Principalement à travailler à l’organisation de l’activité du laboratoire. Cela va des questions générales de pilotage à un accompagnement personnalisé des agents. Ce qui me passionne
particulièrement, c’est de travailler aux côtés des différents services à la mise en place de grands projets, que ce soit pour la démarche qualité ou encore le logiciel LIMS V2, nouvel outil de
gestion centralisée des scellés.
Aviez-vous imaginé un jour occuper de telles fonctions ?
Je n’ai jamais eu de plan de carrière tout fait, je n’avais rien imaginé. Je me suis avant tout laissée porter par mes centres d’intérêts : j’aime apprendre des choses nouvelles, découvrir de
nouveaux environnements. Le fil conducteur de ma carrière professionnelle, c’est être utile aux autres. Cela transparaissait déjà dans mes premières expériences professionnelles au sein du monde
associatif.
En intégrant la fonction publique, et en travaillant plus particulièrement au sein de Préfectures, j’ai pu développer cette volonté d’engagement tout en trouvant une certaine stabilité
professionnelle.
Lorsque j’ai vu l’annonce pour le poste de directeur(e) adjoint(e), j’ai eu envie de me lancer. Ayant toujours eu une appétence pour les matières scientifiques, cela me paraissait logique. Les deux
expériences qui m’ont le plus marquée jusqu’ici étaient des postes opérationnels, pour lesquels j’étais en relation avec des scientifiques. Je m’y suis vraiment sentie utile, avec des problématiques
concrètes à gérer. Je retrouve tout cela aujourd’hui, au laboratoire de Marseille.
Dates clésDepuis janvier 2018 - Directrice adjointe du LPS 13 2010 - Préfecture du Bas-Rhin - Directrice du service interministériel régional des affaires civiles et économiques de défense et de la protection civile 2001 - Préfecture du Bas-Rhin - Chef du bureau de l'aménagement du territoire et des finances de l'État 2005 - Concours Attachée principale de Préfecture |
Comment votre carrière a-t-elle évolué vers des postes à responsabilité ?
Cela s’est fait progressivement.
J’ai d’abord occupé des postes d’animation et de coordination dans des associations qui m’ont naturellement amenée à travailler en réseau et en équipe.
En 1998, je suis devenue adjointe au chef du bureau de l’environnement à la Préfecture du Bas-Rhin. Droit de l’environnement, procédures d’enquête publique, coordination inter services… je me suis
éclatée !
Puis, une opportunité s’est présentée : le poste de chef du bureau de l’aménagement du territoire et des finances de l’État. Il fallait reconstituer l’équipe, réorganiser un service... un vrai
challenge ! Je me suis dit « fonce ! ».
Quelle est votre perception du management ?
J’aime le management participatif, maintenir un véritable esprit d’équipe. Ce n’est pas mon truc de simplement donner des ordres et attendre qu’ils soient exécutés. Pour moi, le management relève
plus du coaching sportif. Ce que j’aime, c’est voir une équipe se dépasser, se mobiliser sur des projets.
Autre aspect essentiel pour moi, assurer aux agents un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Je ne crois pas qu’un agent qui reste jusqu’à 20 heures au bureau est forcément plus
productif. Il ne faut pas négliger le temps pour les loisirs, les congés, la famille… On doit aussi se ressourcer pour retrouver sa force de travail !
« Nous sommes forces de proposition auprès du ministère pour travailler sur les freins aux carrières des femmes. »
Vous faites partie de l’association Femmes de l’Intérieur depuis sa création en 2013. Qu’est-ce que
cela représente pour vous ?
C’était comme une évidence lorsque l’association s’est créée : il y avait plus de 100 personnes dans la salle, et une vraie ambiance de complicité, de solidarité était palpable.
Il n’y avait pas d’hostilité envers les hommes, pas de combat comme ça. C’était très positif. Cet état d’esprit m’a plu : j’ai intégré le conseil d’administration avant de devenir trésorière
adjointe.
L’association a pour objectif d’accompagner les femmes et de les encourager à prendre des responsabilités. Des actions de mentorat sont mises en place, et on est force de proposition auprès du
ministère pour travailler sur les freins aux carrières des femmes.
Avez-vous un jour ressenti ces freins dont vous parlez ?
Je ne peux pas dire que je les aie éprouvés moi-même. Lorsque j’ai travaillé en préfecture et que ma carrière a commencé à évoluer, je n’ai pas senti de réticence.
En revanche, ce qui m’a frappé en gravissant les échelons, c’est qu’il y avait de moins en moins de femmes autour de moi. Un jour, lors d’une réunion stratégique à laquelle assistaient 25 personnes,
j’ai soudain réalisé que j’étais la seule femme présente. Je me suis dit : « là, il y a un problème ! ».
Aujourd’hui, même si je ne fais plus partie du conseil d’administration de Femmes de l’Intérieur, je suis toujours adhérente et reste convaincue du rôle primordial de son action.
Quel conseil donneriez-vous à une femme qui souhaite occuper un poste à responsabilité ?
Si vous en avez envie, foncez et osez ! Il y a des freins sociétaux, institutionnels et surtout beaucoup d’auto-censure. Je vous conseille à ce sujet le livre Les femmes et la haute fonction
publique, (Bénédicte Boyer, éditions Lextenso, 2013) qui rassemble des témoignages sur l’égalité professionnelle dans le secteur public : c’est passionnant et très révélateur.
Le 5 mars, les réseaux féminins d'Etat ont rencontré Olivier Dussopt, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'action et des comptes publics.
Adhérentes, le projet de circulaire sur les violences sexuelles et sexistes faites aux femmes dans la fonction publique est également présent dans l'espace réservé du site !
Le 5 mars 2018
Communiqué de presse
Rencontre de M. Olivier DUSSOPT, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’action et des comptes publics avec des représentantes des réseaux féminins de l’Etat
M. Olivier DUSSOPT, secrétaire d’Etat auprès de M. Gérald DARMANIN, ministre de l’action et des comptes publics, a reçu ce jour Mme Nathalie PILHES, présidente de l’association Administration moderne, accompagnée de représentantes des réseaux ministériels Femmes de Justice, Femmes de l’Intérieur, Association pour les femmes dirigeantes de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Femmes et diplomatie, Cultur’Elles, Avec les femmes de la Défense, Parcours professionn’Elles et la Cour au féminin.
A quelques jours de la journée du droit des femmes et d’une réunion du Conseil commun de la fonction publique dédiée notamment à la présentation du rapport annuel sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans la fonction publique, cette rencontre visait à échanger sur l’application du dispositif de nominations équilibrées sur les emplois de direction prévu par la loi Sauvadet et les mesures susceptibles d’être mises en œuvre pour une plus grande égalité des femmes et des hommes dans les déroulements de carrière et l’accès aux responsabilités.
Les réseaux féminins ont appelé l’attention du Secrétaire d’Etat sur les effets d’éviction possibles de la loi Sauvadet, dès lors que ne sont comptabilisées que les primo-nominations sur ces emplois, et la nécessité d’agir sur l’ensemble des processus RH (recrutement, formation, accompagnement des parcours professionnels, rémunération) ainsi que sur l’organisation et les conditions de travail pour parvenir à une égalité réelle entre les femmes et les hommes.
Les discussions ont également porté sur le déploiement du plan d’actions contre les violences sexistes et sexuelles dans la fonction publique, lancé le 27 février dernier au Mans par M. Olivier DUSSOPT, en présence de Mme Marlène SCHIAPPA, secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes. Les réseaux féminins ont insisté sur l’importance des actions de sensibilisation, à tous les niveaux pertinents, en matière de lutte contre les stéréotypes et les comportements inappropriés.
Enfin, la réunion a permis d’échanger sur la place des réseaux féminins et le rôle que ces associations peuvent assurer aux niveaux interministériel et ministériel dans le cadre de l’élaboration et de la mise en œuvre des actions en faveur de l’égalité professionnelle.
Nos adhérentes ont participé à un atelier maîtrise des réseaux sociaux spécial Linkedin organisé par Mme Karine Mulot-Radjocic.
La rencontre a eu lieu à l'Ecole des Officiers de la gendarmerie nationale de Melun.
Merci à toutes d'y avoir participé !
Le 12 octobre dernier, notre association a réuni ses membres ainsi que ses associations soeurs pour son assemblée générale annuelle.
Nous avons accueilli mesdames Muriel Domenach, secrétaire générale du comité interministériel de prévention de la Délinquance et de la Radicalisation, et Lucile Rolland, ancienne sous-directrice de la lutte contre le terrorisme et les extrémismes violents à la Direction générale de la sécurité intérieure pour discuter avec les participantes des femmes et de la radicalisation.
Lors de l'assemblée générale a également eu lieu un renouvellement du conseil d'administration. L'association Femmes de l'Intérieur souhaite donc la bienvenue à toutes nos nouvelles membres du conseil d'administration et remercient les sortantes pour leur implication.
Si le ministère de l’Intérieur est celui “de la règle, de la force… avec une image un peu virile”, son bilan en termes de mixité hommes-femmes progresse, juge Marie-France Monéger-Guyomarc’h, directrice de l’inspection générale de la Police nationale et présidente du réseau Femmes de l’Intérieur : 25 % des préfets comme des commissaires de police sont des femmes.
Pourquoi vous êtes-vous engagée pour la parité ?
Je n’ai considéré la parité comme un véritable sujet qu’à partir de mon passage à la direction de l’administration de la police, devenue direction des ressources et des compétences. C’est en gérant
le corps des commissaires de police que j’ai remarqué que le haut du spectre était très masculin, que les réussites de femmes étaient rares, que les directeurs (hommes) sollicitaient peu les femmes
et que celles-ci s’autocensuraient.
J’ai peu à peu été convaincue que seuls des quotas pouvaient rééquilibrer, ou compenser, les déséquilibres pour donner sérieusement une chance aux femmes de prendre toute leur place (et pas plus,
mais pas moins non plus) aux postes à responsabilité.
Prendre la tête du réseau Femmes de l’Intérieur était donc une suite logique ?
Lorsque l’idée d’une association a été présentée par la haute fonctionnaire adjointe à l’égalité du ministère de l’intérieur, Corinne Desforges, j’ai fait partie de celles – nombreuses [près de
120 cadres, ndlr] – qui ont adhéré immédiatement à l’idée. J’ai aussi accepté de me mettre à disposition du conseil d’administration. Être directrice facilite des prises de contact et les
entretiens, voire les négociations, avec les autorités du ministère qui nous ont toujours réservé le meilleur accueil. L’association a choisi d’être représentative de toutes les composantes du
ministère. Si la présidente est issue de la police, les vice-présidentes sont générale de gendarmerie, préfète, inspectrice générale de l’administration. Pour autant, chacune représente non pas son
corps ou sa direction d’origine, mais les femmes de l’Intérieur dans leur ensemble.
Quelle est votre audience et quelles sont vos actions ?
L’association est composée de femmes en responsabilité du ministère de l’Intérieur : hautes fonctionnaires de l’inspection générale de l’Administration (IGA), préfètes, sous-préfètes,
administratrices civiles, conseillères de l’administration de l’intérieur et de l’outre-mer (CAIOM), directrices de services et attachées, officières supérieures de gendarmerie et de la sécurité
civile, commissaires de police, ingénieures SIC et PTS, contractuelles de haut niveau. Elles sont près de 300 sur 1 100 cadres au ministère. Nous essayons d’être actives et de proposer de
nombreuses réalisations, parmi lesquelles une rencontre annuelle avec le dîner-débat en présence du ministre, un groupe “mentorat” qui illustre l’objectif d’entraide et de mise en œuvre du réseau
féminin, un groupe “régions” afin de présenter les actions et de créer un espace d’échange pour le développement des réseaux locaux, des visioconférences avec les outre-mer… Nous avons également
lancé un partenariat avec les autres réseaux féminins. Femmes de l’Intérieur a ainsi “marrainé” de nombreux réseaux et a organisé des petits déjeuners interréseaux, certains avec des intervenants de
haut niveau, comme François Sauvadet [ancien ministre de la Fonction publique qui a porté la loi de 2012 favorisant la parité dans l’encadrement supérieur, ndlr], auquel chacune a pu dire sa
gratitude pour son action en faveur de la parité.
Quelles relations entretenez-vous avec le ministre et son cabinet ? Avec l’administration centrale ?
Notre association est soutenue par le ministère, qui ne manque pas de la mentionner dans les rapports sur la parité. Nous avons toujours reçu le meilleur accueil et nos propositions ont toujours été
examinées avec attention et souvent prises en compte (élaboration de plans d’action par chaque direction générale, augmentation sensible du nombre de formation Ariane, etc.). Nous avons de très
nombreux échanges avec le cabinet du ministre. Nous lui faisons des propositions générales, sommes vigilantes sur ce qui se passe, ou sur ce qui ne se passe pas, rappelons les principes de la parité
autant que nécessaire. Par-dessus tout, nous maintenons le message et le cap : on sait bien que rien n’est définitivement acquis et que la plus grande vigilance s’impose. Par contre, nous nous
interdisons d’intervenir pour des cas particuliers, nous préférons mentorer, soutenir, accompagner les femmes afin qu’elles se préparent à exprimer leurs ambitions. En ce sens, le programme Ariane me
parait être le meilleur levier de la parité.
Quel bilan faites-vous du réseau des hauts(e)s fonctionnaires à l’égalité ?
J’entretiens les meilleures relations avec Denis Robin, secrétaire général du ministère de l’intérieur et haut fonctionnaire à l’égalité. Il comprend nos préoccupations, je crois aussi sincèrement
qu’il les partage. Le secrétaire général soutient notre association de manière très pratique, puisqu’il nous accorde une subvention qui s’élève à près de 6 000 euros.
Les haut(e)s fonctionnaires à l’égalité sont indubitablement des leviers essentiels à l’avancée des choses. Leurs travaux, leur réseau, le poids de leur parole est la preuve que les choses avancent,
même si, une fois encore, il faut être vigilant sur les discours convenus, les déclarations de satisfaction qui reposent sur pas grand-chose et les freins qui, sans dire leur nom, s’exercent
toujours, notamment de la part de ceux qui trouvent que la “petite musique de l’égalité” commence à devenir lassante.
Quels sont encore les freins à la progression de l’égalité au sein de votre ministère ?
Il n’y a pas de freins spécifiques à notre ministère. J’en ai acquis, par les échanges nombreux que nous avons avec nos associations sœurs, la conviction. Le ministère de l’Intérieur est le ministère
de la règle, de la force… avec une image un peu “virile”. Mais c’est un ministère dont le bilan, dans la recherche de la parité et de l’égalité, est plutôt positif : 25 % des préfets sont
des femmes comme 25 % des commissaires de police. La gendarmerie nationale fait des efforts considérables et la sécurité civile s’est dotée tout récemment d’un plan particulièrement ambitieux –
il est vrai que c’est elle qui est, à ce jour, le moins féminisée…
Les freins sont ceux, bien connus, des femmes entrées il y a peu dans des milieux d’hommes, obligées d’en faire plus qu’eux pour être reconnues et espérer ensuite être sollicitées pour des postes à
responsabilités. Les freins sont la “méfiance sournoise” qui perdure à l’égard des femmes et qui s’exprime par les interrogations récurrentes, évidemment toutes entendues, des employeurs sur leur
disponibilité (Vous avez des enfants ? Comment ferez-vous ?), sur leur mobilité (Mais qui va s’occuper de vos enfants ? Et qu’en dit votre mari ? Mais vous supporterez de vivre
seule ?), sur leurs compétences (Vous êtes bien sûre que vous saurez vous y prendre ? Ça ne vous fait pas peur ? Rassurez-moi ! Qu’est-ce qui vous fait penser que vous y
arriverez ?). Comment accepter qu’un jury d’embauche ne pose ces questions qu’aux candidates ?
L’autocensure touche-t-elle aussi les femmes de l’Intérieur ?
Oui, il y a aussi les freins que s’imposent les femmes elles-mêmes : elles n’ont probablement pas la même définition de la réussite professionnelle que les hommes, ne s’engagent que si elles sont
sûres de réussir, attendent qu’on leur propose un poste et ne le revendiquent pas. Le mot même d’“ambition” les met mal à l’aise, tout comme celui de “réseau”, ou tout ce qui pourrait se construire
autrement que par le seul mérite évalué par le chef. Elles s’autorisent bien moins que les hommes à faire part de leurs désirs d’évolution. Le dernier frein est le déni, partagé entre les deux sexes.
Les hommes considèrent, avec plus ou moins de bonne foi, qu’il n’y a plus de problème et que l’égalité est atteinte – “plus de sujet, circulez…”. Les femmes, surtout les plus jeunes, considèrent avec
un peu de naïveté que le combat de leur mère, voire de leur grand-mère n’est plus le leur et est dépassé.
La loi Sauvadet, qui prévoit un quota de 40 % de femmes cadres primonommées en 2017, risque de ne pas être respectée…
La mise en œuvre de la loi Sauvadet va poser des problèmes à un certain nombre de directeurs des ressources humaines : existe-t-il des viviers suffisants de femmes ? Comment gérer la frustration de
certains hommes qui ne seront pas promus ? Comment conserver un certain équilibre ? Ces questions, communes à l’ensemble de nos administrations, ne trouveront probablement de réponses que dans une
gestion des ressources humaines anticipatrice, personnalisée et structurante et si la parité est entendue comme une chance pour nos organisations, et non pas seulement comme une contrainte.
Propos recueillis par Soazig Le Nevé pour Acteurs Publics
Une quarantaine d'adhérentes ont pu profiter d'une visite exceptionnelle de l'Institution avec la directrice Sécurité et Accueil Marianne Bay.
Les participantes se sont ensuite réunies autour d'un déjeuner permettant l'échange entre les différentes femmes en responsabilités.
Le rapport de Françoise Descamps Crosnier, députée des Yvelines, présenté au Premier ministre le 8 mars révèle l’existence d’inégalités de rémunération entre les femmes et les hommes dans la fonction publique. La mesure de ces inégalités est complexe et les écarts existants doivent être analysés précisément, ce qui nécessitera des travaux complémentaires par le biais notamment d’études de cohortes.
Des « parois de verre » existent entre les filières féminines et masculines, ces dernières bénéficiant de meilleurs déroulements de carrière et de régimes indemnitaires plus intéressants. Les modes de management de la fonction publique (présentéisme, carrières linéaires, temps partiel) sont défavorables aux carrières féminines, les femmes conservant encore la plus grande partie de la charge « vie familiale » ; les retards pris pendant la vie active se répercutent au moment de la retraite.
Le rapport fait 55 recommandations parmi lesquelles l’adoption de chartes du temps, la révision des modalités des mobilités, le recours accru à des comités de sélection pour les nominations, le développement de la communication publique sans stéréotypes de genre.
Le rapport a été très bien reçu par les organisations de fonctionnaires et la DGAFP est en charge de sa mise en œuvre.
Corinne Desforges,
vice-présidente de Femmes de l’Intérieur,
co-rédactrice du rapport.
Le 27 février 2017, Femmes de l'Intérieur a réuni ses adhérentes à l'occasion de la 4ème édition de son dîner-débat en présence du ministre de l'Intérieur, M. Bruno Le Roux. Une soirée sur le thème "les femmes expertes dans les médias" avec la participation de Mme Karine Lejeune, Mme Anne-Claire Coudray, Mme Sylvie Pierre-Brossolette, Mme Nathalie Marthien, M. Alain Acco et M. Jérôme Bonnet.
A la suite d'une table ronde de haut niveau, la présidente de l'association, Mme Marie-France Monéger ainsi que le ministre de l'Intérieur, M. Bruno Le Roux ont conclu cette belle soirée par des discours que vous pouvez retrouver dans notre onglet "La salle de presse" sous-rubrique "Discours et entretiens".
Vous avez également la possibilité de visionner les photos de cet événement dans notre "Galerie photo".
Femmes de l'Intérieur en association avec Administration Moderne, Association pour les femmes dirigeantes de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation (AFDESRI) et Femmes de Justice ont décidé d'interpeller les candidat.e.s à la Présidence de la République sur la place des femmes au sein de l'administration. Et en particulier sur la mixité du pilotage de l'Etat.
Les réseaux féminins fonction publique ensemble interrogent les candidat.e.s sur plusieurs questions :
- Candidat.e.s à la Présidence de la République, l'Etat que vous dirigerez reflètera-t-il la société au plan de la parité femmes-hommes ?
- Vous engagez-vous à nommer un gouvernement paritaire ? et des femmes ministres sur des postes régaliens ?
- Avec quel.le.s fonctionnaires allez-vous gouverner demain ? Un gouvernement paritaire est virtuel s'il ne se prolonge pas par une administration mixte. Allez-vous cesser d'entourer vos ministres de 80% d'hommes ?
- Les femmes auront-elles un ministère dédié à leurs droits ?
Cette lettre a été envoyée le mercredi 8 mars 2017 à tous les candidat.e.s. Les différentes réponses vous serons communiquées dès qu'elles nous serons parvenues.
Lundi 5 décembre 2016, Femmes de l'Intérieur était conviée à la journée "Elles à la Une" organisée par le groupe TF1, sur le thème de la place des femmes à la
télévision. Lors de cette journée qui a réuni plus de 100 femmes expertes dans leurs domaines respectifs, nos adhérentes présentes dans les locaux de TF1 ont pu suivre des ateliers de Media training
et de Prise de parole en public; mais également écouter les témoignages saisissant d'autres femmes d'influence.
Femmes de l'Intérieur tient à remercier TF1 pour son accueil et toute l'organisation de cette belle journée
Le 22 septembre, à l'occasion de son 3ème anniversaire, Femmes de l'Intérieur conviait divers réseaux féminins oeuvrant pour l'egalité à un petit déjeuner en présence de l'ancien ministre de la fonction publique, M. François Sauvadet, pour un petit déjeuner débat sur le thème : "La place des femmes dans la Haute fonction publique".
Femmes de l'Intérieur était représentée à ce colloque organisé par la délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes du Sénat.
La rencontre a débuté par un rappel de dates historiques de l'évolution du statut public de la femme et de sa faculté de se réunir en clubs puis en mode associatif, principalement après 1888, date de la création du conseil national des femmes françaises, permettant de "monter à la tribune". Le débat a ensuite abordé deux approches sexuées de l'engagement associatif : pour la femme, donner du sens ; pour l'homme, apporter des compétences à une cause.
Des notions telles que le "matrimoine" humain ont été évoquées, à savoir, le fait de mettre en avant le savoir des femmes, et l'importance des modèles, féminins ou masculins, pour susciter des vocations.
Le 24 mars, une conférence sur le thème "Qui sont ces femmes de l'intérieur au service de notre sécurité ?" a été organisée par l'Association nationale des Auditeurs jeunes de l'Institut des Hautes Etudes de Defense nationale (ANAJ-IHEDN). La présidente de l'association a présenté son parcours, de son intégration dans la police judiciaire jusqu'à sa nomination à la tête de l'IGPN, ainsi que la capitaine de gendarmerie Emma Ardouin, aujourd’hui responsable de service au Commandement militaire à la Présidence de la République.
Les 17 et 18 mars a eu lieu une formation à l'ENA, "Les leviers d'action pour encourager la carrière des femmes : outils RH et ressources personnelles", dans le cadre d'un partenariat entre cette école et l'ENM. Plusieurs de nos partenaires étaient présentes, et une membre du bureau représentait l'association pour discuter de nombreux sujets, parmi lesquels : la constitution d'un réseau, l'affirmation de soi, les leviers institutionnels existants pour supprimer le plafond de verre.
7 mars : déjeuner au restaurant Chez Françoise, entre les adhérentes de région parisienne. Dans ce célèbre restaurant situé sous l'espanade des Invalides, trente adhérentes se sont retrouvées, pour passer un moment convivial et annoncer de vive voix la date de l'assemblée générale de 2016 ;
8 mars : déjeuner à la sous-préfecture de l'Isère, organisé par Marianne Charret-Lassagne. Sept adhérentes de la région Rhône-Alpes se sont réunies le jour même de la Journée internationale des droits des femmes, qui rappelle chaque année le chemin parcouru et restant pour atteindre l'égalité entre les femmes et les hommes.
En partenariat avec Femmes et Société, le groupe des SciencesPo qui vise à promouvoir l’échange et la réflexion autour des questions liées au fait féminin et à la mixité du management, nous organisions notre deuxième petit déjeuner inter-réseaux thématique, autour de "L'éducation et ses implications : viviers et compétences des femmes en responsabilités". Des échanges constructifs ont eu lieu, avec plusieurs questions abordées, notamment les couples à double carrière, le célibat géographique, et les choix différenciés de cursus éducatifs.
Étaient présents : Femmes de Justice, Femmes et Diplomatie, les femmes managers de la Banque de France, le réseau du ministère de l’Écologie et du Développement durable, la référente égalité femmes-hommes de SciencesPo, Femmes et Société et Femmes de l'Intérieur.
Ce type de rencontre sera renouvelé, avec pour objectif de réfléchir aux moyens d'atteindre l'égalité, mais aussi de proposer des solutions concrètes, tant dans la sphère privée que publique. L'union fait donc la force !
A l'approche de la Journée internationale des Droits des femmes, Femmes de l'Intérieur a participé à un colloque organisé à l'Assemblée nationale sur le thème "Femmes et Fonction publique d'Etat". Quinze de nos adhérentes étaient inscrites pour cette rencontre, où la députée Catherine Coutelle et la ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes Laurence Rossignol étaient présentes et à l'initiative.Les thèmes abordés sont, entre autres, les avancées que la Fonction publique a connues depuis 2012 et les freins qui persistent pour atteindre l'égalité salariale, sous toutes ses formes.
Corinne Desforges, vice-présidente de notre association, est intervenue, ainsi que plusieurs de nos partenaires inter-réseaux : Agnès Arcier (Administration moderne), Gwenola Joly-Coz (Femmes de Justice), Hélène Duchêne (Femmes et Diplomatie) et Sophie Béjean (AFDESRI).
Marie-France Monéger-Guyomarc'h, présidente de l'association, est allée à la rencontre des étudiants de SciencesPo, pour présenter son parcours de femme de l'Intérieur, depuis ses études jusqu'à son poste actuel de Directrice de l'Inspection Générale de la Police nationale (IGPN). Lors de cette séquence, organisée en partenariat avec SciencesPo Défense et Stratégie, l'association qui traite les questions de défense et de sécurité intérieure et extérieure au sein de l'école, les enjeux de l'égalité au sein du ministère de l'Intérieur ont été abordés : éducation, viviers, jurys, postes en administration territoriale, soutien des compétences... Nous avons distribué des rapports d'activités, et les étudiants présents ont manifesté un vif intérêt, notamment par des questions sur l'organisation globale de l'administration française.
Pour la deuxième fois, Femmes de l'Intérieur a proposé à ses adhérentes de découvrir les trois principaux réseaux sociaux (Facebook, Twitter et LinkedIn) et de s'inscrire à celui qu'elles jugeaient le plus intéressant professionnellement et/ou personnellement. Karin Mulot-Radojcic et Anne Azam-Pradeilles, en visioconférence à partir d'Haïti, ont donné leurs conseils et livré leurs expériences afin d'être présente sur Internet et sans prendre de risque. Deux interventions ont également eu lieu, dont celle d'Antoine Uder, coordinateur général de l'Office de Management et des Ressources Humaines d'Haïti, qui utilise régulièrement les réseaux sociaux à visée de communication institutionnelle et de crise.
Cette deuxième rencontre a été très positive, et l'association vous prépare de prochaine sessions ! A vos claviers !