Portraits et parcours d'adhérentes

Adhérentes de Femmes de l'Intérieur, elles se sont prêtées au portrait.
Anciennes ou récentes dans la carrière, policières, gendarmes, sapeur-pompières, préfètes, sous-préfètes, administratrices civiles, conseillères... partout sur le territoire, par ordre alphabétique !

Yvette Mathieu

 

Femme de coeur, femme d'action et d'ambition au parcours professionnel exemplaire, Yvette Mathieu a forgé son caractère et ses compétences dans un seul but : le service de son pays, de l'État et de ses concitoyens.

Fille d'immigré et femme courageuse, elle a, tout au long de son parcours de carrière, fait des choix, pris des risques, et fait bouger les lignes.

 

Après des débuts d'adjoint administratif et une formation universitaire continue, spécialisée en Droit des collectivités territoriales et en Gestion des Ressources humaines, elle a occupé successivement des postes à responsabilité dans différentes collectivités territoriales, Commune, SIVOM, Conseil Régional, Office public d’HLM, CNFPT, CCAS et Politique de la Ville. Elle devient, ensuite, directeur général des services à Nancy. Dans ces postes, elle se bat contre la routine, les préjugés et innove dans des projets porteurs de sens (rénovation du statut des cadres de la fonction publique territoriale, conduite de grands projets urbains, démarches qualité et de modernisation, gestion de la complexité par des partenariats innovants, évènementiels…).

En 2008, devenue préfète à l'égalité des chances du département du Nord, elle relève un nouveau challenge et s'investit totalement sur tous les volets de la cohésion sociale, de la jeunesse et de la rénovation urbaine.

Titularisée en 2010 et nommée préfète des Alpes-de-Haute-Provence, elle s’applique notamment à mettre en avant la richesse des territoires ruraux et leurs enjeux de dynamisation économique. Parallèlement, elle a porté le schéma régional des énergies renouvelables pour la Région Provence Alpes Côte d’azur,

 

Aujourd'hui, conseillère du Gouvernement, mise à disposition du Défenseur des droits, elle a en charge plus particulièrement les problématiques de l'outre-mer, notamment à Mayotte et en Guyane ; mais, tout au long de son parcours, elle a multiplié aussi les responsabilités comme référente à l’UNCASS, vice présidente de l’Association Nationale des Administrateurs Territoriaux de France, membre qualifié au sein du conseil d'administration de l'ENA et aujourd’hui, représentante du ministère de l'Intérieur au bureau et au conseil d'administration du conseil national des professions du spectacle, vice-présidente de l'association des Femmes de l'Intérieur et membre de l’association du corps préfectoral et des hauts fonctionnaires du ministère de l’Intérieur.

 

Les décorations de l’Ordre National du Mérite et de Chevalier de la Légion d’Honneur sont venues récompenser toutes ces années au service de la Fonction Publique.

 

Son engagement permanent, son dévouement au service de la collectivité, son parcours de carrière remarquable font d'Yvette une référence pour toutes les femmes de l'Intérieur.

 

« Toute mon enfance, la ligne d’horizon, je l’ai souvent fixée, depuis cette cité ouvrière de Moyeuvre-Grande où je suis née. C’est au delà des ciels noirâtres que s’est insidieusement dessinée une trajectoire : toujours avancer pour atteindre cet horizon indéfini. »

Karine Lejeune

Avant d’intégrer l’Ecole des Officiers de la Gendarmerie nationale, Karine Lejeune obtient une Maitrise en droit public et un diplôme en sciences criminelles. Elle débute sa carrière à la compagnie de gendarmerie départementale de Palaiseau (2002-2005), puis intègre pendant quatre ans l’administration centrale à la Délégation aux victimes (2005-2009), période pendant laquelle elle obtient un diplôme universitaire de victimologie. En 2009, elle retourne en compagnie de gendarmerie départementale, à Cambrai, en tant que commandante de compagnie (2009-2012), avant d’effectuer un stage à l’Ecole de Guerre de l’Ecole militaire. Elle devient cheffe de la section « prévention de la délinquance » au sein du bureau de la sécurité publique d’Issy-les-Moulineaux (2013-2016), et est nommée en mars 2016 pour occuper le nouveau poste de porte parole de la Gendarmerie nationale.

 

Dans votre carrière, y a-t-il eu des moments où vous avez senti qu'être une femme n'était pas un avantage ? Et si oui, lesquels ?

 

Je n'ai jamais ressenti la féminité comme un désavantage.

 

Vous êtes une jeune femme avec un poste à hautes responsabilités. La gestion vie professionnelle/vie familiale est-elle une préoccupation dans votre quotidien ?

 

Étant mère de deux enfants encore jeunes (6 ans et 2 ans et demi), la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle est une préoccupation quotidienne. Les relations avec l'école, la nourrice, la gestion de la vie quotidienne, les activités, les maladies infantiles, etc. restent très présentes dans la gestion du temps.

Mais j'ai la chance d'avoir un mari extrêmement présent auprès des enfants et très impliqué dans la vie familiale, ce qui assure un réel équilibre au sein du couple. Sans cette « base arrière » solide, je ne pourrais pas être aussi disponible et engagée que je le voudrais.

 

Vous êtes adhérente depuis la création de l’association. Qu’en attendiez-vous et qu’y avez-vous trouvé ?

 

Dans la première partie de ma carrière, je n'ai eu que peu d'occasions d'échanger avec des femmes exerçant des responsabilités, notamment au sein de la gendarmerie.

L'association permet, dans un cadre détendu et extrêmement cordial, d'échanger sur nos parcours et d'élargir nos horizons en rencontrant de nouvelles personnes (adhérentes ou orateurs).

 

Votre nomination au nouveau poste de porte-parole de la Gendarmerie nationale est un signal fort, car il fait de vous l’interlocutrice directe pour la presse et les partenaires extérieurs. Traduit-il selon vous une dynamique générale à la gendarmerie ?

 

C'est effectivement un signal fort qui s'inscrit dans une volonté affichée du directeur général de la gendarmerie nationale de promouvoir l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Depuis 2012, la gendarmerie a instauré un plan d'action décliné en trois axes : encourager les parcours professionnels, mieux concilier vie professionnelle - vie personnelle et lutter contre toutes les formes de discrimination ou de violence.

Pour autant, je pense que cette nomination s'appuie avant tout sur un parcours professionnel marqué par la communication, tant dans les postes opérationnels que j'ai pu occuper que dans les missions spécifiques que j'ai eu la chance de porter : l'aide aux victimes ou la prévention de la délinquance sont empreintes d'un lien fort avec certains publics et d'un besoin de communiquer avec eux.

Photo : Alexandre Schauer, Studio Photo.

Madeleine Deloire

 

Rien ne prédestinait Madeleine Deloire à devenir officier supérieur de sapeurs pompiers. Ni ses origines familiales (deux parents enseignants, aucun sapeur pompier dans la famille) ni ses études de sciences économiques menées jusqu’au DEA.

 

Par contre, ses parents fonctionnaires lui ont très tôt donné le goût du service public et sa mère, enseignante chercheure en astro physique fut un modèle d’indépendance et de passion professionnelle. Ces influences ont amené la jeune femme à réaliser en 1992 - alors qu’elle poursuivait ses études de maîtrise et se destinait à la recherche - que ses aspirations profondes la portaient plutôt vers un métier directement en contact et au service de la population.

 

Elle effectue alors des recherches auprès d’un centre d’orientation et découvre le métier d’officier de sapeurs pompiers. Sans se laisser impressionner par les premiers obstacles (lors d’un contact avec un groupement, un officier lui indique faussement que le métier est interdit aux femmes !), elle réussit le concours de capitaine et trouve un poste au sein du SDIS 67.

 

Elle débute sur des fonctions opérationnelles et découvre la vie de caserne et les gardes H24 ce qui lui permet d’acquérir une bonne connaissance des fondamentaux du métier. Rapidement nommée au service des ressources humaines, elle se verra confier quelques années plus tard la mise en place de la direction des ressources humaines du SDIS au moment de la départementalisation. Désireuse de retrouver des missions plus proches du terrain, elle est nommée en 2011 chef du groupement centre qui compte 400 sapeurs pompiers professionnels, 570 sapeurs pompiers volontaires, 15 personnels administratifs et techniques et assure la moitié des interventions du département.

 

C’est un poste qu’elle apprécie, car humainement très riche, mais qui demande une grande disponibilité.

 

Entretien

 

Il y a peu de femmes chez les sapeurs pompiers professionnels. Comment l’expliquez-vous ?

J’étais la première femme sapeur pompier professionnelle en Alsace. Ce n’était pas un défi que je m’étais lancé mais l’aboutissement de mes aspirations professionnelles. Rien n’était prévu à l’époque pour les femmes (pas de vestiaire notamment) mais ma première affectation sur des missions opérationnelles m’a permis d’être acceptée et d’acquérir une légitimité. C’est un métier exigeant et prenant et il m’est arrivé de culpabiliser de n’être pas assez présente auprès de mes enfants. En réalité, il n’y a pas de restriction au recrutement des femmes mais il y a peu de demandes. Peut-être en raison d’une certaine méconnaissance de la diversité des missions des sapeurs pompiers et des possibilités d’évolution en tant qu’officier supérieur. Il n’est pas non plus nécessaire d’être particulièrement sportive même si le concours comporte des épreuves physiques pour lesquelles il faut correctement se préparer. J’ai appris à nager pour passer le concours !

 

Avez-vous des contacts privilégiés avec les autres femmes (même peu nombreuses) qui exercent également au sein du SDIS ?

Non, pas particulièrement. Je n’ai pas beaucoup de temps à y consacrer. Mais il est vrai qu’avec certaines d’entre elles (sapeurs pompiers ou administratives) j’adopte plus facilement le tutoiement qu’avec les collègues masculins. Certaines viennent me demander conseil ou partager mon expérience notamment à des moments charnières de leur vie (lorsqu’elles deviennent maman par exemple). Des collègues masculins mentionnent aussi le fait qu’ils se sentent écoutés et donc se confient plus volontiers à moi qu’à des collègues hommes.

 

Pourquoi avez-vous adhéré à Femmes de l’Intérieur et qu’attendez-vous de l’association ?

Je peux difficilement avoir un rôle moteur pour entretenir un réseau local du fait de mon manque de disponibilité mais j’ai spontanément soutenu la création de l’association en y adhérant. Je suis attentive aux actions menées par l’association même s’il m’est difficile de participer aux rassemblements qui se déroulent à Paris. Il me serait plus facile de participer à des événements locaux. Etre informée de ce que fait l’association par son relais local ou en consultant son site internet me donne de l’ouverture.

 

Entretien écrit et réalisé par Annie Bénétreau, membre du conseil d'administration de Femmes de l'Intérieur.

Isabelle Guion de Méritens
 

Isabelle Guion de Méritens, née en 1962 à Pau, formée à Saint-Cyr, est à plusieurs titres la première femme nommée dans des corps et sur des postes de responsabilité de la gendarmerie.

 

Première à intégrer le corps des officiers en 1987 après sa réussite à l’entrée du concours d’officier de Melun, première colonelle en 2006, première générale de brigade en juillet 2013.

Elle a occupé des fonctions de responsabilité en gendarmerie mobile, en gendarmerie départementale, au sein du commandement des écoles de la gendarmerie, en administration centrale et dans un corps d'inspection interarmées.

 

Elle est officier d’état major, à l’inspection des armées, commandant en second et chef d’état major de l’école de gendarmerie de Chaumont.

 

Elle a commandé le groupement de gendarmerie des Yvelines, puis, depuis septembre 2012, la gendarmerie maritime.

 

En juillet 2016, Isabelle Guion de Méritens est promue au grade de général de division.

 

Titulaire d'une licence en droit public (1988), d'une maîtrise d'histoire, d'un diplôme d'études supérieures de défense, elle a suivi la promotion 2001-2002 du collège interarmées de défense (aujourd’hui École de guerre) et fut auditrice de l'INHES et du CHEMI. Elle est vice-présidente de Femmes de l'Intérieur.

 

Photo : Elisabeth Delelis MI-DICOM

Anne-Marie Helleisen

 

Anne-Marie Helleisen a débuté au ministère de l'Intérieur comme attachée de préfecture après sa formation en maîtrise de Sciences économiques, en 3ème cycle à l'institut d'administration des entreprises de Paris et à l'IEP de Paris.

 

Sa carrière fut interministérielle, alternant postes en préfecture, en centrale et en cabinet.

 

Elle a ainsi été nommée sous-préfète en 1982, directrice de cabinet du directeur général des collectivités locales en 1988 et a piloté la sous-direction des personnels des services déconcentrés à la direction générale de l'administration du ministère de l'Agriculture de 1995 à 2000.

 

Elle a également été cheffe de cabinet du secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre (1988-1991), du ministre délégué à la Justice (1991), du secrétaire d'Etat aux Grand Travaux (1991-1993) et du ministre de l'Agriculture et de la Pêche (1993-1994). Après avoir dirigé le cabinet du secrétaire général de la mer, Xavier de la Gorce, de 2002 à 2007, elle est devenue en 2007, inspectrice générale de l'agriculture.

 

Depuis 2012, elle préside l'association Administration moderne. Cette association interministérielle des femmes hautes fonctionnaires, pionnière depuis 1998, émet des propositions sur la réforme de l'Etat, mais aussi sur la place des femmes dans la haute fonction publique. Anne-Marie Helleisen accompagne Femmes de l'Intérieur, dont elle est une adhérente de la première heure.

Hélène Martini

 

Hélène Martini est depuis juillet 2010 directrice de l'École nationale supérieure de la police (ENSP) de Saint-Cyr-au-Mont-d'Or, première femme nommée à ce poste. Elle préside l’Association des Écoles de police européennes, et en 2014, le réseau des Écoles de service public, dont la présidence est tournante. Elle s’intéresse très tôt à la formation, l’un des fils rouges de sa carrière.

 

Après une maîtrise de droit public, Hélène Martini fut l’une des toutes premières à intégrer l'École nationale supérieure de la police (ENSP), dès que le concours a été ouvert aux femmes, en 1975. Elle débute dans le domaine de la sécurité publique et de l'international (1978-1990), est nommée commissaire divisionnaire (1992), puis inspectrice générale. Elle dirige ainsi l’ordre public à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), chef de circonscription à Chennevières.
 

Chef de la division de la coopération technique au service de coopération technique internationale de police (SCTIP) en 1990, elle participe aux missions dans les pays qui s’ouvrent aux échanges : Chine, Jordanie, Pays de l’Est. Elle représente la police nationale française dans les ambassades à Yaoundé (Cameroun) pour former en police judiciaire des commissaires et officiers, à Washington (Etats-Unis), à Rome (Italie). Elle devient expert auprès du fonds des Nations Unies pour la lutte contre la drogue (1991), dirige le centre national d’études et de formation de Gif-sur-Yvette, puis devient pour trois ans conseillère technique au secrétariat général du conseil de sécurité intérieure de l’Élysée. Auditrice de l’IHESI et de l’IHEDN.
 

Elle est adhérente de Femmes d'Intérieur et y est active depuis les tous débuts !

Photo : MI-DICOM

Marie-France Moneger-Guyomarc'h

 

Directrice, cheffe de l’inspection générale de la police nationale, Marie-France Monéger-Guyomarc’h y réalise, depuis sa nomination le 19 septembre 2012, la synthèse de son expertise professionnelle articulée autour de trois pôles majeurs : l’audit, les enquêtes judiciaires et la gestion des ressources humaines.

 

Chevalier des palmes académiques (2014), officier de l’Ordre national du mérite (2010), chevalier de l’Ordre de la Légion d’honneur (2005) et médaillée d’honneur de la police nationale (1998), elle intègre à 21 ans, en qualité d’élève commissaire de police, l’école nationale supérieure de la police.

 

Elle fait le choix de l’investigation à sa sortie d’école et prend la tête du groupe de répression du banditisme DCPJ/Strasbourg. Elle se consacrera pendant les dix années suivantes à approfondir les ressorts de l’âme humaine, en même temps que la maîtrise des techniques de police judiciaire. Elle passera ainsi de la répression du banditisme à celle des stupéfiants.

 

Sa nomination en 1996 au grade de commissaire divisionnaire marque l’ouverture de son investissement sur un champ nouveau d’expertise : la formation initiale et continue, le recrutement et la gestion des ressources humaines, en assumant notamment la responsabilité de la gestion du corps des commissaires de police (75).

 

En 2003 a lieu sa nomination au grade de contrôleur général. A ce titre, elle occupera respectivement les postes de conseiller technique auprès du directeur général de la police nationale et de directrice adjointe à la formation de la police nationale.

 

Nommée inspectrice générale de la police nationale en 2010, Marie-France Monéger-Guyomarc’h assume en parralèle de la direction de l’IGPN, la présidence de l’association Femmes de l’Intérieur, créée le 25 septembre 2013.

 

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